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Pratiquer l’otium aujourd’hui 5/5

  • Photo du rédacteur: Sandie Carissan
    Sandie Carissan
  • 17 janv.
  • 3 min de lecture


 

Cet article fait partie d'une série spéciale consacrée à L’Otium du peuple : À la reconquête du temps libre de Jean-Miguel Pire, un ouvrage qui propose de redécouvrir le temps libre comme un espace d’émancipation personnelle et collective dans nos sociétés contemporaines.

 

Dans L’Otium du peuple : À la reconquête du temps libre, Jean-Miguel Pire propose une réhabilitation contemporaine du concept d'otium, qu'il définit comme un "loisir fécond", distinct de l'oisiveté ou du simple divertissement. Voici les principales propositions et pistes développées par l'auteur :


1. Redonner une place centrale à l’otium dans nos vies


  • Revaloriser le temps libre comme un espace de réflexion, de créativité et de quête de sens

    L’auteur insiste sur l’importance de réinventer notre rapport au temps libre, non pas comme une pause entre deux tâches productives, mais comme un moment d’émancipation personnelle et collective.

  • Faire de l’otium un droit universel

    L’otium, longtemps réservé à une élite, doit être accessible à tous. L’auteur envisage une société où chacun pourrait bénéficier des conditions nécessaires pour cultiver un loisir fécond.


2. Critiquer les obstacles modernes à l’otium


  • Sortir de l’aliénation numérique

    L'auteur dénonce la captation massive de notre attention par les écrans et les distractions numériques. Il plaide pour une désintoxication numérique afin de récupérer notre "temps de cerveau disponible" pour des activités plus profondes.

  • Rééquilibrer la place du travail

    Pire critique le surinvestissement dans le travail et l'aliénation qu'il génère (bullshit jobs, précarité, manque de sens). Il propose de revaloriser le temps libre comme un complément essentiel à la vie professionnelle, voire comme une priorité dans nos sociétés.


3. Cultiver l’otium comme une pratique personnelle et collective


  • Encourager des pratiques concrètes d’otium

    L’auteur donne des pistes pour intégrer l’otium dans le quotidien : méditation, lecture, contemplation, dialogue, apprentissage. Ces pratiques sont essentielles pour nourrir la réflexion, la créativité et l’autonomie.

  • Créer des espaces propices à l’otium

    Il plaide pour des lieux et des contextes favorisant le loisir fécond, tels que des bibliothèques, des espaces naturels, ou même des moments protégés dans le cadre professionnel.


4. Politiser l’otium comme un outil d’émancipation collective


  • Repenser la démocratie à travers l’otium

    L’auteur considère que l’otium est essentiel à la rationalité et au débat public. Il critique l’espace public saturé par l’émotionnel et les discours simplistes, et propose de donner à chaque citoyen les moyens de participer activement à la vie démocratique grâce à un temps libre véritablement fécond.

  • Faire de l’otium un projet sociétal

    Il imagine une société qui valorise le loisir fécond comme un levier de justice sociale et d’équilibre, en dépassant les logiques marchandes et productivistes.


5. Une vision transformatrice : l’otium pour un monde plus humain


L’auteur voit dans l’otium une clé pour répondre aux crises actuelles (écologique, sociale, économique) en cultivant des citoyens plus éclairés, autonomes et connectés au bien commun. Cette réappropriation du temps libre est perçue comme un chemin vers une société plus équilibrée, où le sens et la qualité de vie priment sur la productivité et la consommation.


En résumé, Jean-Miguel Pire ne se contente pas de défendre l’otium comme une idée philosophique ou historique. Il le place au centre d’une réflexion contemporaine sur la manière de vivre, de travailler et de participer à la société. Ses propositions, à la fois pratiques et politiques, visent à faire de l’otium un outil d’émancipation personnelle et collective.


Avant de conclure cette série dédiée à L’Otium du peuple de Jean-Miguel Pire, je vous propose de prendre un moment pour réfléchir à votre rapport au temps libre. Ces quelques questions sont là pour vous guider dans une introspection personnelle et, peut-être, amorcer des changements concrets dans votre quotidien.


🤓Comment organisez-vous votre temps libre ? Est-il dédié à des activités nourrissantes ou plutôt à des distractions ?


🤓Êtes-vous à l’aise avec l’idée de "ne rien produire" pendant un moment ? Si non, pourquoi ?


🤓Dans vos relations professionnelles ou personnelles, encouragez-vous ou freinez-vous la création de ces moments de recul et de réflexion ?


🤓Quels petits pas pourriez-vous faire ces prochains jours pour intégrer davantage d’otium dans votre quotidien ?


🤓Quels outils ou rituels (désintoxication numérique, réduction du travail, pratiques créatives) pourraient vous aider à équilibrer votre rapport au temps ?


Prenez le temps de répondre à ces questions, à votre rythme. Même de petites actions peuvent faire une grande différence dans la manière dont vous percevez et vivez votre temps libre.


J’espère que cette série d’articles aura éveillé votre curiosité et votre envie d’en apprendre davantage sur l’otium.

Plus qu’un simple concept, c’est une invitation à militer pour un temps libre plus riche, plus humain, et à profiter pleinement de la vie dans toute sa profondeur et sa beauté. L’otium est un chemin, à la fois personnel et collectif, vers une existence plus libre et épanouissante.


Sandie.


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Pire, J.-M. (2024). L'otium du peuple : À la reconquête du temps libre. Éditions Sciences Humaines.


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